🏹 Chapitre 3.2 : Perceptions et langages du monde
- dff1977
- 25 juil.
- 3 min de lecture
Comment nos perceptions déterminent notre développement psychologique et s'articulent avec les étapes de développement précoce : le modèle PCM/PTM
Taibi Kahler — psychologue américain créateur du Process Communication Model® et du Process Therapy Model® — propose une lecture novatrice de la construction de la personnalité. Il articule six stades précoces du développement (dépendance, connexion, confiance, solution, indépendance, relations) à des types de personnalité fondés sur notre perception dominante :
🟠 émotion
🟡 réaction (A ce qui se passe dans le présent, notamment à travers l'humour)
🔵 pensée logique
🟣 pensée opinion
🔴 action
🟤 in-action ou réflexion (agir dans son monde intérieur, imaginer...)
💡 Chaque individu possèderait donc une perception de base mais et les autres à des niveaux moins élevés, qu'il pourra cependant développer tout au long de sa vie.
🔍 Chaque individu, selon sa perception de base, vit les étapes de développement de manière singulière. Lorsqu’une étape est mal intégrée (protection insuffisante, permissions non accordées), une problématique non résolue persiste, générant des séquences de détresse plus tard dans la vie. Kahler décrit alors un processus appelé phasage : une réactivation émotionnelle intense qui peut devenir une opportunité de croissance… à condition de traverser l’émotion dite "enrichissante" (colère saine, tristesse authentique, peur réaliste, etc.).
💡 Le modèle souligne que notre motivation provient principalement des besoins psychologiques de notre phase actuelle, chacun étant lié à des points forts spécifiques (besoin de reconnaissance, de contact, de solitude, etc.). C’est la non-satisfaction de ces besoins qui alimente nos détresses… ou catalyse nos transformations.
🧠 Enfin, Kahler introduit une idée audacieuse : la personnalité est structurée comme un immeuble, où chaque étage (type de personnalité) est lié à une problématique potentielle. Le développement personnel devient alors un processus d’ascension, où chaque résolution ouvre la porte de l’étage suivant.
📚 Une modélisation fine et humaniste du développement de la personnalité, qui relie notre structure innée aux traces laissées par nos premières expériences relationnelles.
Un outil vraiment pertinent dans une perspective intégrative, les perceptions dominantes et leurs problématiques associées (base et phase) étant un point d'appui précieux pour choisir un plan de traitement et des outils cliniques adaptés au patient.
Si le modèle vous passionne, il existe un maître Yoda qui connait bien ce modèle et son application en psychothérapie : coucou mon collègue et ami Patrice Dubourg ! Et d'autres maîtres Jedi que j'ai rencontrés et m'ont permis d'approfondir ce modèle : coucou Jérôme Lefeuvre et coucou Mickaël Dufourneaud ;)
PS : Je rajoute donc quelques éléments de réflexion clinique personnels :
- Le lien avec le modèle Basic PH : D'abord, les perceptions trouvées sont presque identiques. Ensuite, sous stress sévère, le langage/perception du monde se réduit à notre "base" et il devient très difficile d'exploiter toute la richesse de nos perceptions secondaires habituelles. C'est très utile dans la clinique car cela nous amène à des outils qui visent à la fois à écouter la perception de base et à "aller vers" des perceptions secondaires. Par exemple, les problématiques des perceptions "pensée" sont... émotionnelles.
- Chaque perception est un trésor et une grande ressource, notamment celle de base, qui va permettre d'écouter et de créer l'alliance thérapeutique avec le patient. Cependant, le plan de traitement visera à tenir compte de l'immeuble et in fine à développer des ressources dans d'autres étages. Nous avons besoin au quotidien de toutes nos perceptions pour nous adapter au monde.
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